Couverture la rencontre


Etienne d’ Antoine (Carpentras 1737 – Marseille 1809)


En couverture : Etienne d’Antoine, Buste d’Homme, c. 1790-1800, Terre cuite, 50x150cm. Don des Amis du Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole © Photo Frédéric Jaulmes

Si le nom d’Etienne d’Antoine est peu connu des Montpelliérains, en revanche, deux oeuvres de sa main sont emblématiques de la ville : la Fontaine des Trois Grâces, place de la Comédie (une copie ; l’original a pris place dans le hall de l’Opéra-comédie) et la Fontaine des licornes, place de la Canourgue.

Une carrière méridionale
Etienne d’Antoine est né à Carpentras en 1737. Ce fils de cordonnier, doué pour le dessin, intègre les classes de l’Académie à Marseille. Il fréquente également un atelier de faïencerie durant sa jeunesse, avant de se consacrer tout entier à la sculpture à l’âge de 20 ans. Il travaille pour l’aristocratie et l’élite marchande de la ville pour lesquelles il sculpte une Minerve assise, un Narcisse et un Enlèvement d’Hélène. D’Antoine réside à Rome de 1766 à 1768. Protégé par le cardinal de Bernis, il exécute son buste, puis réalise un monumental Saint Jean pour l’église Santa Maria degli Angeli, pour servir de pendant au fameux Saint Bruno de Houdon. D’Antoine est de retour en France en 1768. Il édifie à Carpentras le Mausolée de Monseigneur d’Inguimbert en 1774 et il est reçu la même année à l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse. à Aix, il réalise pour M. de Foncolombe les bustes d’Homère et de Virgile. En 1776, il remporte une double commande pour la ville de Montpellier : le groupe monumental des Trois Grâces et celui des Licornes, accompagné d’un bas-relief figurant la bataille de Clostercamp, en hommage au Maréchal de Castries.

De retour à Marseille, en 1786, il est reçu à l’Académie de cette ville qui conserve toujours plusieurs de ses oeuvres : un Buste d’Homère (1803) un Monument à Pierre Puget (1801) et un Cénotaphe dédié au général Desaix, aujourd’hui au château Borély.

Le Buste d’homme
L’identité du modèle de ce buste reste encore inconnue ; s’agit-il d’un aristocrate, d’un bourgeois ou d’un révolutionnaire ? Le visage grave, les lèvres minces et refermées, le regard pénétrant expriment une forte concentration. La perruque, le noeud de cravate et la veste au large col sont les signes d’une élégante simplicité. La virtuosité de l’artiste s’est exprimée à la fois dans les plis des tissus et dans l’intensité du regard : à la manière de Houdon, d’Antoine a conservé un petit fragment de terre dans le trou des pupilles, pour imiter l’éclat de la lumière brillant sur l’oeil. Le musée Fabre possède déjà un médaillon en terre cuite d’Etienne d’Antoine : Portrait présumé du peintre Etienne Théaulon. Soucieux de rendre visible cet artiste dans le parcours des collections du musée, le musée a souhaité acquérir le Buste d’homme qui s’intègre très naturellement dans le parcours des collections, au sein de la salle 24, dédiée aux artistes montpelliérains et aux arts à Montpellier à la fin du XVIIIe siècle. Fidèles à leur politique de mécénat, les Amis du musée Fabre ont acquis la sculpture et en ont fait don au musée.

Édouard Aujaleu Président des AMF

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